Il existe un proverbe africain ancien qui dit « On ne peut pas gagner une guerre en combattant avec les armes de son ennemi ».
Dans la continuité de la dégradation et de la faillite politique associée à la faillite morale qui entoure la direction de la milice des Forces de soutien rapide depuis avril 2023, la milice poursuit son agitation dans les coulisses de l’Alliance du Soudan à Nairobi, à laquelle aucun représentant régional ou international n’a participé, ce qui montre qu’il s’agissait d’une réaction vengeresse face à la montée du soutien populaire envers les forces armées soudanaises après leur succès dans le contrôle de la majorité des zones stratégiques et leur proche libération de l’ensemble du territoire national.
L’Alliance du Soudan, qui n’a attiré aucune attention africaine, régionale ou internationale, fait face à des obstacles qui seront le début de la révélation de ses failles. Parmi ces obstacles, les plus importants sont :
- Premier obstacle : Cela concerne Mohamed Hassan al-Tayashi, membre de l’ex-Coordination du Progrès, qui pourrait diriger l’administration du gouvernement parallèle. L’obstacle réside dans les négociations qu’il va mener avec plusieurs dirigeants de Darfour et de la société civile sur les conditions du pacte politique et de la constitution provisoire qui doivent être adoptés, deux conditions essentielles pour la formation du gouvernement de la paix prétendue.
- Deuxième obstacle : Le refus de plusieurs personnalités impliquées dans l’Alliance du Soudan, notamment « Fadlallah Burmah Nasser », chef du Parti de la nation, de permettre au Parti « Qimam », l’aile politique des Forces de soutien rapide, de participer aux réunions de Nairobi.
- Troisième obstacle : L’opposition croissante parmi certaines voix nationales à Nairobi, refusant la position de l’administration du président « William Ruto », qui accepte la tenue d’un gouvernement parallèle au Soudan dirigé par les Forces de soutien rapide depuis le territoire kényan. Cela explique l’annulation de la conférence de presse organisée par Reporters sans frontières à Nairobi le 13 janvier dernier, à la dernière minute, après des pressions internes et externes sur le gouvernement kényan. Comme mentionné dans notre article précédent intitulé « Le gouvernement de Hemetti et l’échec de l’État national », nous avons confirmé que l’administration de « William Ruto », si elle n’est pas consciente des conséquences de ses actions en affrontant le Soudan à ce moment critique de son histoire, fait face à des institutions kényanes établies, dotées d’une longue histoire en matière de renseignement et de sécurité dans l’Afrique de l’Est. Ces institutions perçoivent des choses que l’administration présidentielle ne voit pas, et sont donc conscientes des résultats qui découleraient de l’acceptation d’un gouvernement dirigé par une milice située à proximité, tout comme elles comprennent les intersections qui ont existé entre le Kenya et ses voisins régionaux depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui.
Il semble que l’annonce du gouvernement de paix prétendue sera retardée, avec une forte probabilité qu’il soit organisé en dehors du Kenya après l’émergence d’un mouvement national soutenu par certaines institutions de sécurité kényanes, qui insistent sur la nécessité de respecter la neutralité diplomatique. La question qui demeure est la suivante : si nos prévisions sur l’organisation de cette alliance hors du Kenya se réalisent, où cela se passera-t-il ? Surtout avec l’augmentation de la conscience politique africaine en faveur de l’unité et de la souveraineté des États nationaux, une vague croissante qui a dépassé le stade des slogans et qui a frappé les côtes atlantiques, résonnant jusqu’à la mer Rouge et à l’océan Indien. Chaque pays africain, dans ces circonstances, cherchera à se distancer de cet affrontement dans lequel le Soudan a été impliqué contre sa volonté, convaincu qu’il pourrait être le suivant face à la montée des groupes armés illégaux menaçant la souveraineté des États nationaux, ou que son territoire pourrait devenir un refuge pour un gouvernement en exil formé à l’étranger, cherchant en vain à rivaliser avec le pays qui l’a rejeté.
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